La propriété que je vous présente cette semaine se situe à Périssac dans le canton de Fronsac à 30km de Bordeaux. Laurent Français et sa femme Karine ont repris l’exploitation familiale.
« Le domaine de la Chataignière compte environ 25 hectares dont 16 hectares de vignes. Le reste, ce sont des parcs, des bois, des parcelles avec d’autres cultures m’explique Laurent Français. Nous sommes une propriété un peu atypique. Notre activité principale c’est quand même la viticulture et le vin mais nous avons également des activités secondaires. Nous faisons de l’élevage de porcs. Au départ, nous en avions deux pour notre consommation personnelle, puis, nos clients en venant sur le domaine, les ont vus et ils nous ont sollicités pour goûter. » Suite notamment à la grosse gelée de 2017, la grêle de 2018, Laurent et sa femme se sont dit qu’ils allaient tenté de se diversifier et élargir la gamme. Ils se sont lancés dans la production de porcs. « Le cheptel est limité entre 10 et 20 porcs par an. Avec cela, nous faisons différentes charcuteries comme le pâté de tête, des saucissons… Tout un tas de bonnes choses. Depuis l’an dernier, nous avons également planté une parcelle de blé. On fait un peu de céréales notamment de la farine que l’on a aussi mis à la vente sur le domaine. Et il nous arrive de faire du pain puisque nous avons un four à bois. »
La visite se poursuit vers un grand bâtiment : le musée viti-vinicole. « Il fait environ 400 m2 , nous y présentons de vieux outils que l’on a récupérés et restaurés. Ce genre d’objets plaît toujours aux personnes qui viennent visiter le domaine. » La balade reprend vers un bâtiment que nous n’avons pas forcément l’habitude de voir d’aussi près : un moulin à vent. « C’est l’édifice emblématique du domaine. Il est en état de fonctionnement. La particularité de ce moulin, il n’a pas été rénové. Il a été entièrement construit. Mon père étant passionné de moulin en cherchait un. Comme il n’en a pas trouvé, il s’est dit qu’il allait le construire En 1984, il a embarqué toute la famille dans ce projet un peu fou et les travaux ont duré 8 ans. On y travaillait les week-end et les vacances. Il est entièrement aménagé : il y a des engrenages, des meules, des butoirs.«
« Je suis la deuxième génération de la propriété«
Laurent
« Mes parents avaient la propriété viticole. Ils ont acheté des petites parcelles de 20/30 ares et pendant 20 ans, ils ont essayé de les regrouper jusqu’à avoir 8 hectares. En parallèle, avec mon épouse nous avions un domaine limitrophe avec eux et quand ils ont décidé de prendre leur retraite, nous avons fusionné les deux entités. Actuellement, je travaille avec ma femme, nous nous occupons de la partie viti-vinicole et commerciale. Mes parents entretiennent le parc. Nous produisons du merlot, du malbec ainsi que du sauvignon blanc. Nous avons une gamme très complète de vins car nous avons trois gammes de rouge en bouteilles, une en BIB (Bag in Box) qui sont des vins rouges de garde et fruités, deux rosés : un en bouteille et l’autre en BIB qui comme la gamme de blanc sec sont très aromatiques. Sans oublier les méthodes traditionnelles blanches et rosés et depuis le millésime 2021, nous élaborons aussi deux jus de raisins garantis sans alcool et sans sucres ajoutés. » L’idée de ces jus de raisin est venue à la suite de l’accueil de famille pour des dégustations. « Nous faisons de l’accueil de camping-car et lorsque nous recevions des familles, je n’avais que du vin à servir aux parents. Je n’avais pas spécialement envie de proposer des boissons industrielles aux enfants et m’est venu l’idée de faire du jus de raisin. Maintenant, nous pouvons servir une boisson non alcoolisée aux enfants«
« Depuis l’année dernière, le domaine est en conversion bio«
laurent
« Le bio est un état d’esprit, avec les porcs c’était naturel et normal donc je me suis dit que si je faisais les porcs pourquoi pas le reste. Après c’est surtout le désherbant qui me gênait. Pour le reste des traitements, je ne suis pas sûr qu’en bio on soit plus bio que les autres. C’est quand même énormément de passage, beaucoup de cuivre mais ça fait partie du cahier des charges. Le bio en vigne ce n’est pas la panacée alors que les porcs c’est vraiment du bio. »
Dans leurs activités secondaires, Laurent et sa femme ont développé le côté oeunotouristique. Ils font partie du réseau France Nation qui est un réseau de Camping Cariste. « On est dans une région où les accueillants sont tous des viticulteurs et avec ma production de porcs j’attire une clientèle qui recherche la diversité et ce genre de production. Je suis le seul en Gironde au moins dans le réseau France Nation. Même s’ils viennent pour acheter de la charcuterie, ils repartent aussi avec du vin. Je suis convaincu qu’il faut se diversifier. Attention, ce n’est pas simple ! Il faut trouver le bon créneau, celui qui plaît. Il ne faut pas faire pour faire ! Moi, l’élevage de porcs je suis passionné ! Quand vous le faites mal, vous n’arrivez pas à transmettre le bon message.«
Si vous voulez découvrir ce domaine aux mille et une facettes et rencontrer Laurent et Karine n’hésitez pas à vous rendre sur la propriété lors d’évènements qu’ils organisent tout au long de l’année notamment le prochain pour la fête de la musique le 21 juin ! Vous pourrez alors déguster leurs vins ainsi que leurs charcuteries !
Bravo Anne-Pauline pour ce nouvel article très intéressant sur la diversification réussie d’une propriété viticole…
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Je te remercie !
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Encore un moment d’évasion. Continue de nous faire voyager dans l’imaginaire du vin, des vignobles, du terroir girondin et de l’âme de ceux qui les font vivre. Félicitations chère Anne Pauline.
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lu avec beaucoup d’attention et encore très interessant. Bises
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Merci ! Bises
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