Le meilleur des terroirs ne pourra produire un bon vin sans un vignoble bien entretenu et un travail de vinification soigné. C’est pour cela que toute l’année, les viticulteurs mettent leur savoir-faire et leur énergie à travailler la vigne. Après l’avoir taillé, carassonné*, plié, ils sont pour la plupart en train d’épamprer. Savez-vous en quoi cela consiste ?
Lorsque l’on regarde dans un dictionnaire, la définition que l’on y trouve est : « Action de supprimer, sur les ceps de vigne, les jeunes rameaux inutiles ». L’épamprage permet plusieurs choses sur la vigne : éliminer des rameaux non fructifères et de contrôler la vigueur de la vigne, limiter l’encombrement des souches, permettre une meilleure aération de la végétation, un meilleur état sanitaire en réduisant notamment le risque de contaminations primaires de mildiou. Il limite également le risque de phytotoxicité* des désherbants systémiques dans le cas d’un désherbage sous le rang. Il permet aussi de pouvoir passer avec des machines et notamment des machines à vendanger.
L’épamprage est réalisé entre le débourrement* et la floraison en une ou deux fois. S’il est réalisé trop précocement, il peut être nécessaire de repasser pour supprimer les pampres qui sortent tardivement. S’il est réalisé trop tardivement, le travail est plus long et plus difficile.
L’action du viticulteur ne s’arrête pas là. Il va effectuer le levage. Après la pousse importante en mai et juin, les rameaux retombent et ont besoin d’être guidés et palissés. Pour cela, on les attache aux fils de fer appelés « leveurs ». Cela consiste à monter les fils releveurs au fur et à mesure de la croissance du feuillage, ce qui permet de maintenir les rameaux en hauteur et dans le rang. Ils sont posés sur des pointes situées sur les piquets en bois ou dans les encoches des piquets métalliques et sont maintenus entre eux par des agrafes afin de résister à la pression exercée par le feuillage. Le feuillage est rangé entre les deux fils. L’opération est en général effectuée deux fois par an afin de suivre la croissance de la vigne. Cette intervention permet le passage des tracteurs, l’ensoleillement et l’aération des grappes.
Nous verrons dans un prochain article quels sont les autres travaux à venir dans les vignes !
Carassonner : Tout d’abord on vérifie l’ancrage du rang. On secoue tous les piquets afin de détecter les cassés ou ceux qui ne supporteront pas une campagne de plus. On répare les fils de fer coupés. On retend tous les fils de fer et on termine par le remplacement des piquets cassés, sans oublier de nettoyer la parcelle avec l’enlèvement des piquets et des pieds morts.
Phytotoxicité : Elle peut survenir si des adjuvants utilisés avec l’un des composants d’un mélange en cuve permet à l’autre composant de pénétrer les tissus de la vigne, même si à l’origine le produit n’y était pas destiné et qu’il en résulte des dégâts à la culture.
Débourrement : Épanouissement des bourgeons des arbres, de la vigne.
Avec le pampre de la vigne, un bout de cotillon lui fis
Dans l’eau de la claire fontaine, Georges Brassens
C’est certainement après l’épamprage des vignes de Dieu qu’Adan et Eve cachèrent leurs attributs avec une feuille de vigne…
Bravo pour ton article ma très chère Anne-Pauline.
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