Sur la route des vins – épisode 2

Embarquons à la découverte des appellations de la Rive Droite. Elle propose des vins dont la dominance de merlot apporte de la rondeur, où le cabernet franc est moins rigide et plus frais en comparaison avec le cabernet sauvignon. Ils sont, eux aussi, encore très bons après quelques années de garde ! Les connaissez-vous ?

Commençons par le nord de la Gironde. A quelques encablures de la Charente-Maritime et face au Médoc se trouvent deux terres de vins sous-estimées et peu connues : le Blayais et le Bourgeais. A elles deux, elles comptent 9 950 hectares de vignes pouvant produire 75% de rouge en cépages merlot, cabernet sauvignon et malbec et 25% de blanc en sauvignon blanc et colombard*. Au XVIIème siècle, Bourg était considéré comme l’un des meilleurs terroirs du Bordelais. Que s’est-il passé ? Les viticulteurs pratiquaient la culture en « joualles » pour diversifier leurs sources de revenu. Cela consistait à semer un rang de céréales entre chaque rang de vigne pour augmenter la productivité. Un problème s’est posé : un excès d’irrigation. A la fin du XXème siècle, les vignerons ont voulu mettre en lumière leur travail et sortir de l’ombre en proposant des évènements culturels comme le Printemps du vin ou le Marathon de Blaye.

Continuons notre route des vins en Entre-deux-mers. Si l’appellation Entre-Deux-Mers est réservée aux blancs, la zone géographique du même nom produit une majorité de vins rouges (70%) principalement sous l’appellation régionale Bordeaux Supérieur. Les vignobles de l’Entre-Deux-Mers comptent 30 000 hectares dont 1 500 en AOC Entre-deux-mers. Les cépages blancs que l’on retrouve sont le sauvignon, le sémillon et la muscadelle. Les vins blancs qui sont produits sont secs et vifs avec une robe jaune paille aux reflets verts et des notes d’acacia, d’agrumes et de fruits exotiques. La région produit également des vins moelleux et liquoreux notamment à Cadillac, Loupiac et Sainte-Croix-du-Mont.

Poursuivons dans le Libournais. Voyageons au paradis du merlot. On y compte 12 500 hectares qui produisent 99% de rouge en merlot, cabernet franc et cabernet sauvignon et 1% de blanc en sauvignon, sémillon et muscadelle. A l’ouest de Libourne, se trouvent Fronsac et Canon-Fronsac. Avec leurs 1 000 hectares ne produisant que du rouge, c’est le vignoble le plus vallonné de Bordeaux. Il s’étend sur des pentes de calcaire et domine la Dordogne et l’Isle. 30% de ses surfaces sont certifiées bio ou sont en cours. Poussons au nord, avec Pomerol. Les 140 propriétés se partagent 800 hectares. C’est l’appellation la plus prestigieuse de la Rive Droite avec notamment le vin le plus cher au monde : Petrus. Les vins peuvent être dégustés aussi bien jeunes que plusieurs années après. Progressons dans les satellites de Saint-Emilion qui comptent 4 000 hectares : Montagne, Saint-George, Lussac et Puisseguin. Ces appellations profitent de terroirs similaires à Saint Emilion et ont un excellent rapport qualité. Découvrons la plus petite appellation bordelaise avec 425 hectares, les Francs Côte de Bordeaux. C’est la seule à produire des vins rouges, blancs et blancs liquoreux. Pour finir dans le Libournais, arrêtons-nous dans l’appellation Castillon Côte de Bordeaux. Ses 2 500 hectares profitent des sols graveleux près de la Dordogne, des sols argileux en pied de coteaux puis calcaires sur les plateaux.

Terminons cette route des vins à Saint Emilion. Surnommée la « colline aux mille châteaux », l’appellation Saint-Emilion occupe un plateau découpé par des vallons. On y trouve des propriétés bien plus petites que dans le Médoc. Le merlot occupe la majorité du vignoble. On distingue les vins de côte qui sont généralement plus corsés et charpentés et les vins de plaine qui sont plus souples et plus fins. Les vins de Saint-Emilion se distinguent par une rondeur et une finesse des tanins grâce au duo merlot-cabernet franc. Les vins méritent 5 à 10 ans de garde pour développer leur potentiel. Depuis 1955, l’appellation s’est enrichie d’un classement révisé tous les 10 ans par un comité de dégustation de l’INAO*. 82 Grands Crus y sont classés. Si dans le sport ou dans le cinéma, ce sont les agents qui font la pluie et le beau temps, à Saint-Emilion, ce sont des « oenologues-consultants » qui accompagnent plusieurs propriétés tout au long de l’année. La cité médiévale résonne avec l’Histoire des vins de Bordeaux.

Le vin est le miroir de l’homme

Alcée

Colombard : Le colombard fait partie des cépages les plus anciens des Charentes. Ce cépage blanc doré est issu d’un croisement entre le chenin et le gouais. Ce cépage produit du vin blanc corsé et fin. Des arômes de citron vert, de nectarine, de buis, d’agrumes, de fruits exotiques s’en dégagent.

INAO : Institut national de l’origine et de la qualité. C’est un établissement public français qui dépend du ministère de l’agriculture.

Sur la route des vins – épisode 1

La France compte actuellement 66 départements viticoles dont trois vignobles inscrits au patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco. Classée troisième producteur mondial de vin en volume derrière l’Italie et l’Espagne en 2021, le vin fait assurément partie de la culture française. Intéressons nous aux appellations qui découpent le vignoble bordelais. Un des plus grands et des plus emblématiques en France, il est une terre de diversité où l’on peut trouver des vins rouges, blancs, rosés, liquoreux ou encore effervescents dans une large gamme de prix. Connaissez-vous les nombreuses appellations présentes en Gironde ?

Comment s’y retrouver ?

La Gironde compte environ 117.000 hectares de vignes. Il faut distinguer les appellations génériques comme le Bordeaux ou le Bordeaux supérieur, des appellations géographiques plus précises : les sous-régions comme Médoc, Haut-Médoc ou Graves et les communales comme Pauillac, Margaux ou Saint-Emilion. Le vignoble bordelais est coupé en deux : la rive gauche allant du Médoc aux Graves. Elle est composée d’un sol graveleux, de relief inexistant, de 14 AOC. Elle connaît une dominante de cabernet sauvignon et les vins rouges y sont charpentés. Puis la rive droite allant de Blaye à l’Entre-deux-mers regroupant le Libournais. Le sol est argilo-calcaire. On peut y voir des vallons peu pentus, elle compte 46 AOC et le vin rouge y est plus souple.

Les vins de la Rive Gauche

Les vins qui y sont produits sont taillés pour la garde. Ce sont des vins qui ont besoin de temps pour exprimer tous leurs arômes. Jeunes, ils sont parfois trop boisés et tanniques mais au bout de 10 ans voire plus ils deviennent excellents.

Commençons par les Graves. C’est la seule région française qui doit son nom à son terroir : gravas en gascon désigne les graviers sur lesquels la vigne se développe. Une aide précieuse pour les vignerons : en été, ils captent la fraîcheur de la nuit pour la restituer la journée à la vigne et en hiver, ils captent la chaleur du soleil pour la donner aux pieds de vignes pendant la nuit. Dans cette appellation, on y trouve 75% de vins rouges et 25% de blancs sur 4 800 hectares. Les cépages les plus fréquemment utilisés sont pour les rouges : le cabernet sauvignon, le cabernet franc et le merlot et pour les blancs : le sauvignon blanc, le sémillon ainsi que la muscadelle. Elle compte 16 crus classés, un château peut être Grand Cru Classé blanc, rouge ou les deux. Aux portes de Bordeaux, l’appellation Pessac-Léognan concentre d’excellents terroirs pour le cabernet sauvignon qui s’exprime avec plus de souplesse que dans le Médoc par exemple. Les vins rouges jeunes (0-7 ans) offrent des arômes de groseille, violette et mûre tandis que des vins plus matures (8-15 ans) dévoilent des arômes de truffes, réglisse et cuir. Concernant les vins blancs, un jeune (0-3 ans) aura des arômes de pomme verte, citron et miel d’acacia alors que sur un blanc mature (3-10 ans) on trouvera des arômes de noisette, poire et vanille.

Continuons avec les Sauternes. Très connu pour ses vins blancs, cette appellation compte plus de 1 850 hectares. Les cépages les plus répandus sont le sémillon, le sauvignon et la muscadelle. L’oxymore la plus connu est la « Pourriture Noble». A l’automne, lorsque les eaux de la Garonne et du Ciron se rencontrent, un phénomène de condensation se forme et des brouillards recouvrent la vigne. Ils favorisent le développement d’un champignon : le botrytis cinerea. Il dessèche le grain qui se confit au soleil. Cette manifestation offre aux liquoreux une typicité unique. Les vendanges se déroulent en général en octobre pour que chaque grain de raisin soit concentré en sucre et pauvre en eau. Le ramassage étant très pointilleux et les rendements faibles, cela explique le prix élevé des bouteilles. L’appellation compte 27 crus classés. Les arômes des liquoreux évoluent avec le temps : à 5 ans, on sentira des arômes de fleurs d’acacia, de citron, de pêche rôtie et de mangue. A 10 ans, ce sera des arômes d’abricot sec, de figue, de pomme, de poire et de miel. Pour finir, à 20 ans, on aura à la dégustation des arômes de caramel, d’orange confite, de noisette et de cannelle.

Pour finir sur la rive gauche, remontons dans le Médoc. Ses 16 500 hectares de vignes se partagent un petit territoire long de 25 km et large de moins de 10 km. Cette bande de terre est un incontournable pour les amateurs de vins rouges. Saint-Estèphe, Pauillac, Margaux, Saint-Julien… autant de noms qui éveillent l’intérêt des connaisseurs. Le Médoc requiert un grand nombre de conditions pour faire du vin : il y fait chaud, humide et le vent fait circuler l’air. Pour l’exposition universelle de Paris en 1855, sous Napoléon III, un classement des meilleurs châteaux fût établi avec cinq niveaux : de « Premier Cru » à « Cinquième Cru ». Soixante châteaux bénéficient de cette distinction. Dans cette appellation, on y retrouve plusieurs cépages rouges : cabernet sauvignon, merlot, cabernet franc et petit verdot.

Vous trouverez l’épisode 2 Sur la route des vins mardi prochain !

Quand le vin est tiré, il faut le boire, surtout s’il est bon.

Marcel Pagnol

Château Le Tros, une histoire de famille

Cette semaine, je vous emmène à la découverte d’un château situé sur la commune de Tizac de Curton : le Château Le Tros. Il appartient à la famille Jabouin depuis trois générations. Se sont succédé Roger, Philippe et maintenant Mathieu. Je suis allée à la rencontre de ce dernier pour qu’il m’en dévoile quelques secrets.

« L’histoire du Château Le Tros commence dans les années 1960 avec mon grand-père. Il débute sa carrière de viticulteur avec deux hectares. Il faut savoir qu’il était mécanicien à la base. Il a hérité de deux hectares du côté de ma grand-mère et faisait du vin pour sa consommation personnelle ainsi que pour le commerce local, me confie Mathieu. Nos vignes s’étendent sur plus de 65 hectares réparties sur trois communes : Tizac de Curton, Génissac, Naujan et Postiac. Elles font partie de l’appellation Bordeaux. » Roger Jabouin fait construire un premier chai en cuve inox en 1980. Un très gros investissement pour l’époque parce qu’en plus tout est relié en thermorégulation. C’est dans les années 80, que Philippe rejoint la propriété familiale. « Quand mon père l’a rejoint, ça a redynamisé et donné un coup de fouet à l’entreprise. Ils se sont mis en GFA (Groupement Foncier Agricole) ce qui a permis d’agrandir la superficie, ils avaient environ 40 hectares. Nous en avons actuellement une soixantaine.« 

« J’ai très vite compris qu’il ne veut jamais être le premier. Il regarde ce que font les autres et quand ça fonctionne il ajoute sa touche de modernité et de technique »

A propos de son grand père

« Mon grand-père a fait du rosé moelleux en 1975. Mais la base de sa production était le rouge, le rosé et le blanc. Il s’est même lancé dans la conception du crémant en 1988, la première année de production AOC de crémant en Bordeaux qui était appelée méthode Champenoise. Du coup, ça montre qu’on était parmi les pionniers à faire du crémant en AOC Bordeaux. » 2010 devient une année importante, c’est l’arrivée de Mathieu à la propriété. « C’était pour moi une évidence de venir travailler avec mon grand-père et mon père. Je suis comme Obélix, je suis tombé dedans quand j’étais petit. Déjà au lycée, je venais travailler à la propriété. On a développé notre vin Perles Noires puis Dernier Carat pour apporter une touche de modernité. Chaque génération a amené du dynamisme. Mon père la technique et moi plus la gestion et la commercialisation. »

La soixantaine d’hectares leur permet de produire sept vins différents ainsi qu’un crémant. « Nous élaborons trois rouges : le tradition (75% Merlot, 15% Cabernet sauvignon et 10% Cabernet franc) il est élevé en cuve, la cuvée spéciale (100% Merlot), élevée en barriques de chêne français pendant 12 mois après fermentation malolactique et Perles Noires (100% Merlot) élevées en barriques neuves de chêne français. Nous avons également une gamme de trois blancs : le blanc sélection (60% Sauvignon – 40% Sauvignon petit gris) il connait une fermentation et un élevage en barriques neuves, le blanc (60% Sauvignon , 20% Sémillon , 20% Sauvignon petit gris) et le dernier carat (100% Sauvignon gris) dont la fermentation et l’élevage se fait en barriques bordelaises neuves. Pour finir, nous avons aussi un rosé (85% Merlot et 15% Cabernet sauvignon) et un crémant.« 

« Le meilleur millésime est celui qui reste à vendre »

Philippe

« Nous cherchons à avoir une gamme consommable assez rapidement. Tous nos clients n’aiment pas garder leurs vins ou n’ont pas les capacités de le faire. Certains n’en ont pas la volonté. Tous les millésimes sont bons à déguster, il faut le faire au bon moment. Comme pour les 2013 et les 2017, ce sont des millésimes décriés. S’ils sont bien guidés, ils ne sont pas déçus. Quant au millésime 2021, j’en suis très satisfait ! Les vins sont très équilibrés, sur le fruit. Il sera quand même à prendre avec des pincettes, il ne sera peut-être pas simple à boire ». Quelle est l’histoire du petit dernier ? Tout commence par un test en 2015. « On a tourné les grappes pour provoquer un stress de la plante de façon à faire une sorte de passerillage* sans couper les astes ou faire sécher le raisin. Cela a été concluant ! Les raisins se sont mis à roussir puis à flétrir. L’acidité était présente, les raisins étaient délicieux. Ils ont des notes de miel et d’acacia. Pour la première récolte, nous avons produit 900 bouteilles. Quand nous avons refait en 2018, nous avons doublé la quantité, nous avions une belle demande et un marché s’est ouvert en Chine. Il me tarde de le refaire !« 

« Quand je fais du Dernier Carat, ce n’est pas qu’une histoire de stock ou de vente ! C’est surtout un état d’esprit ! »

Mathieu

Le château est passé en HVE3 en 2019. Passer en Bio ou en Biodynamie ? « Ce n’est pas dans les projets. Cette année, nous avons sauvé la récolte sans traiter plus qu’en 2020. Ça s’est joué à pas grand chose. On est également sorti du désherbant, on est passé à l’intercep*. Bordeaux a une image de pollueur mais ce sont les vignobles qui font les plus d’efforts en France et qui ont fait le plus de transition écologique. D’autres appellations en France nous ont enviées et sont jalouses. Ils nous ont fait du mal. Maintenant, l’image des vins de Bordeaux est difficile à redorer. » Quelle(s) solution(s) ? « La communication ! Quand on fait quelque chose on doit en parler. Par exemple, on sort du glyphosate on doit en parler et le faire connaitre. » Quel impact à eu le Covid sur les viticulteurs ? « Le premier confinement nous a fait du mal, une grosse psychose s’était installée. Le couvre feu ne nous a pas aidé non plus. Nous faisons un produit de passion et de partage. Les gens ne se voyaient pas pour en consommer. » Avec deux salons par an et peu d’exports, le Chateau le Tros a peu été impacté par l’arrêt de nombreux salons. « En France, nous avons beaucoup de clientèle dans le Nord-Ouest et le Centre. Là où il n’y a pas de vignes. Nous n’avons pas le temps d’aller sur les routes. Avant, les acheteurs étaient très fidèles, aujourd’hui il y a beaucoup de concurrence ! Notre savoir-faire s’est même exporté à l’étranger. Nous voudrions développer notre carnet d’adresse, c’est dans nos projets. Il faut sortir de cette spirale dangereuse où l’on incrimine le Covid. Il faut se remettre en question surtout en terme d’image. Les clients cherchent de l’authenticité mais il faut souligner que nous avons en Gironde le meilleur rapport qualité/prix ! »

Au Château Le Tros, la famille joue un rôle important ! Les trois générations ont travaillé ensemble avant que Roger prenne sa retraite. Chacun a un rôle important « Mon père est à la retraite depuis quelques mois mais il m’apporte ses conseils notamment au chai, ma mère s’occupe de la gestion, de la comptabilité et de l’envoie des commandes. Je sais que sans eux ça n’aurait pas été possible ou ça aurait été très différent. J’en suis très reconnaissant ! J’aimerais que ça reste dans la famille, ça serait un aboutissement. Que ce soit ma fille ou un neveu ou un cousin tant qu’ils font le métier qui les passionne ! »

« J’invite les gens à aller voir les producteurs et à aller goûter avec eux ! »

Mathieu

N’hésitez pas à contacter le Château Le Tros sur leurs réseaux sociaux pour aller les voir – déguster du vin et en acheter !

Passerillage : une technique qui consiste à laisser les raisins sur pied afin qu’ils sèchent sous l’action conjuguée du soleil et du vent. Cela déshydrate les baies et, par conséquent, concentre les sucres.

Intercep : Il repose sur une lame bineuse, non coupante, qui vient glisser contre le pied de vigne.

Comment choisir son verre à vin ?

Celui qui sait déguster ne boit plus jamais de vin, mais il goûte ses suaves secrets – Salvador Dali. Pour permettre cela, il faut choisir de bons verres. Un vin n’aura pas toujours le même goût d’un verre à l’autre, mais surtout, il appartient à chacun de faire en fonction de ses goûts, son budget et son vécu. Il est possible d’augmenter encore la précision de l’expérience avec des verres adaptés à chaque région viticole. Comment bien le choisir ? Est-il le même pour un vin rouge ou blanc ? 

Outre le côté esthétique, le verre a un rôle important. Il permet au vin de dévoiler ses atouts. Les arômes s’expriment plus librement, dans des verres larges et étendus que dans des petits verres, tout étriqués. La taille du verre et son ouverture sont des éléments déterminants pour le vin. Il faut choisir le contenant avec ces sens : la vue, le verre à vin doit être le plus transparent possible pour obtenir la couleur réelle du vin. L’odorat, pour que le vin puisse développer ses arômes au maximum. Pour finir, le goût, la qualité du vin ne fait pas tout et un verre trop épais peut gâcher une dégustation.

Selon les cépages et la région, la demande n’est pas la même. Le verre à Bordeaux aura une ouverture plus importante que celle du verre à Bourgogne. Ce dernier a en effet pour mission de concentrer les arômes subtils et délicats du pinot, alors que la structure est différente et ses arômes souvent plus riches et considérés comme lourds, au sens de plus prononcé. Le vin rouge issu du cépage pinot noir, attendra un verre plus rond encore, afin qu’il puisse livrer davantage son fruité naturel. A l’inverse, les vins rouges issus de cabernet sauvignon réclameront des verres plus hauts, et plus effilés, afin de permettre au vin de se rendre plus approchable, et qui puisse l’aider à se dévoiler un peu plus. Chaque vin ayant sa propre personnalité, l’étendue des diverses formes de verre tend à s’élargir.

Concernant les vins blancs, ils exigent des verres de taille moyenne pour que les arômes frais et fruités se rassemblent et se dirigent vers le haut du verre. Ils sont moins larges que les verres à vin rouge puisqu’ils n’ont pas besoin du même assouplissement des tanins. Entre un verre à sauvignon et un verre à chardonnay élevé en fût, il y a un fossé. Leur objectif n’étant pas le même. Alors que l’on recherche les arômes primaires et secondaires du sauvignon, les arômes tertiaires du chardonnay élevé en fûts relèvent de la catégorie des arômes lourds. Ce vin nécessitera donc une paraison plus importante que le verre à sauvignon.

Pour ceux qui aiment déguster du bon vin mais ne veulent pas se ruiner, des verres universels ont été inventés pour pouvoir accueillir une grande majorité des vins existants sur le marché. De manière générale, un verre universel a une forme arrondie plutôt classique, avec une base assez large et des rebords qui se resserrent.

Il y a plus de philosophie dans une bouteille de vin que dans tous les livres

Louis Pasteur

Déboucher son vin

Chaque bouteille a besoin d’une attention particulière. Il faut parfois décanter le vin à l’avance mais cela ne se fait pas n’importe quand. Autre point important, faut-il carafer ou décanter ? Savez vous également pourquoi aérer un vin ?

On débouche quand ?

De nombreux vins peuvent être dégustés dès l’ouverture de la bouteille comme notamment les blancs secs ou fruités, les rouges légers, les pétillants, les effervescents ainsi que les champagnes classiques. Il suffit juste de les aérer directement dans le verre pour qu’ils se dévoilent et se réveillent. Pour d’autres, ils doivent être débouchés environ une heure ou deux avant la dégustation. Presque tous les vins rouges fruités, les blancs complexes, liquoreux et les vieux vins gagnent à être ouvert en avance. Enlever le bouchon et le laisser dans la bouteille est suffisant. Enfin pour la dernière catégorie, ouvrir la bouteille trois heures avant est nécessaire. Dans ce cas, ce sont les vins rouges charpentés, les vins jeunes et intenses de France, du Chili, d’Argentine ainsi que certains vins charpentés d’Italie, d’Espagne et du Portugal.

On carafe ou on décante ?

Connaissez-vous la différence entre carafer ou décanter ? Dans les deux cas, cela consiste à transvaser le vin dans une carafe mais la finalité est différente. Le but du carafage est d’aérer le vin tandis que le décantage permet de le séparer du dépôt qui s’est accumulé dans la bouteille. On carafe un vin jeune, on décante un vin vieux. Pourquoi carafer un vin jeune ? Cette technique permet de réveiller les arômes ainsi que de faire disparaitre une éventuelle odeur de réduit notamment dans les jeunes rouges. Pour cela, on utilise une carafe au ventre large, assez plate, offrant une large zone de contact entre le vin et l’air. Pour décanter un vin vieux ? Elle n’est en aucun cas obligatoire et demande beaucoup de soin. Au fil des temps, les tanins forment un dépôt dans la bouteille. Le décantage permet d’éviter de le verser dans les verres. Il faut donc d’abord laisser tomber le dépôt au fond de la bouteille en la plaçant à la verticale. Puis, on verse très délicatement le vin dans la carafe. Le décantage doit se réaliser quelques minutes avant le service car l’oxygène peut rapidement détériorer la qualité du vin. On choisit une carafe étroite, peu ventrue et à l’ouverture serrée pour limiter le contact avec l’air.

Pourquoi aérer un vin ?

L’oxygène est un compagnon indispensable du vin, mais il peut être également son pire ennemie. A son contact, il évolue et vieillit. Sur celui-ci, l’oxygène a le pouvoir d’accélérer le temps qui passe. Le vin respire ! Dans la bouteille, la bulle d’air qui le sépare du bouchon le maintient en contact avec l’oxygène. Dans un verre, il se frotte à l’air. Les arômes se développent et les tanins se patinent doucement. Cela suffit pour certains vins légers. Parfois, il va avoir besoin d’être aéré plus tôt pour dévoiler ses secrets d’où l’utilisation d’une carafe. Il gagnera en intensité et en complexité. Attention aux vins vieux ! Leurs tanins et leurs arômes ont eu le temps de s’affiner dans la bouteille. Ils n’ont pas besoin d’être aérés, bien au contraire ! Une oxygénation trop brutale peut faire évanouir les arômes fragiles.

N’éloignez pas les novices de la connaissance et du plaisir du vin par l’usage d’un vocabulaire réservé aux seuls initiés : parlez simplement de vos vins. Je suis entrée dans le monde du vin sans autre formation professionnelle qu’une gourmandise certaine des bonnes bouteilles.
Sidonie Gabrielle Colette

Château Guimberteau, une propriété familiale depuis 1717

Un bon vin commence par de belles vignes telle est la devise du Château Guimberteau. Située à Lalande de Pomerol, la propriété viticole se transmet de père en fils depuis le XVIIIème siècle. Je suis partie à la rencontre de Jeffery et Karine Guimberteau, les propriétaires. 

« J’ai intégré le domaine familiale en 2000 à la fin de mes études vini-viticoles. Cela m’a paru une évidence, depuis tout petit je venais dans les vignes. Le vignoble s’étend sur un peu plus de 8 hectares. Il est composé de 70% de merlot et de 30% de cabernet sauvignon et est composé d’un sol sablo-graveleux et d’un sous-sol riche en oxyde de fer, confie JefferyNous sommes une propriété à taille humaine, nous faisons un travail d’orfèvrerie.  » Plus qu’un métier, c’est une passion pour Jeffery, il travaille seul dans les vignes pendant une grande majorité de l’année et quand vient la période des vendanges, lui et sa femme Karine font appel à une trentaine de vendangeurs. « Tout est vendangé à la main, ce qui nous permet de choisir la bonne maturité pour les grappes. C’est un travail minutieux. On laisse parler notre terroir avec les conseils de notre oenologue Hervé Romat, explique le vigneron. Notre vinification respecte la méthode traditionnelle avec des macérations longues puis une mise en fûts de chêne pour quelques mois. On obtient un vin équilibré, fruité et aromatique qu’on peut se permettre de garder une dizaine d’années. »

La vigne est un perpétuel recommencement. « Chaque année c’est nouveau. Il faut tout reprendre à zéro. On a des craintes bien-sûr mais ça nous procure également des moments de bonheur : voir l’évolution de la vigne pendant ses grandes périodes (la floraison, la véraison…), » enchaine Karine Guimberteau. L’entreprise a changé de chai en 2016 pour en construire un nouveau à quelques mètres du vignoble. Malgré la modernisation, le respect du terroir se définit par une culture raisonnée. « Depuis 2018, nous sommes certifiés Haute Valeur Environnementale (HVE), nous utilisons un engrais organique. Nous écoutons la nature – ses besoins. Je passe énormément de temps dans mes vignes, je fais attention aux produits que j’inhale » confesse Jeffery. Un château est en évolution constante pour se moderniser. « Avant les années 2000, nous vendions notre vin en vrac à des négociants. Après mon arrivée, nous avons déployé notre mise en bouteille – modernisé l’étiquette – développé nos réseaux sociaux (le site internet, l’instagram et le facebook). Nous nous sommes concentrés sur le produit » souligne Jeffery.

Trois cuvées sont produites sur le domaine. La première est la tradition, composée de 70% merlot, 30% de cabernet sauvignon. Un vin fruité avec des notes de fruits rouges et à la robe rubis. Il est élevé en fût de chêne français. La deuxième est la prestige en 100% merlot. Un vin plus complexe, aux notes épicées et à la robe intense. Elle n’est élaborée que sur des grandes années, en petite quantité. Et enfin, la troisième, le « Léon-Jules de Guimberteau » en 70% Merlot, 30% Cabernet Sauvignon. Un vin gourmand et authentique qui est le fruit d’un travail entièrement tourné vers le terroir.

Les grands formats pour sublimer les repas de famille

Anniversaire, baptême, mariage, un bon moment pour se retrouver et partager un moment en famille autour d’un bon repas mais il faut aussi penser au vin ! C’est le moment de se faire plaisir et de sortir une bouteille « grand format » .
Mais comment s’y retrouver avec les quantités ? Vous n’avez pas appris par cœur le nom des bouteilles par taille ? Vous vous demandez d’où viennent leurs noms ? Ou encore, combien de verres servir avec un de ces immenses flacons ? Pas de panique, je vous dis tout !

Quels sont les noms et tailles des bouteilles de vins ?

Si tout le monde connaît le Magnum, qui contient 1,5L, les autres « grandes » bouteilles portent parfois des noms un peu compliqués. Avec le Double-Magnum qui renferme 3L, vous pourrez servir 24 verres. Seule la région Bordelaise emploie ce terme de « double-magnum » . Le Réhoboam correspond au 4,5L.  Continuons avec le Mathusalem ou Impérial, qui contient 6L de vin, et vous permettra de servir 48 verres. Le Salmanazar comprend 9L et 72 verres, le Balthazar 12L et 96 verres, le Nabuchodonosor et ses 15L et avec lequel il sera possible de servir 120 verres.
Il existe également le Melchior ou Salomon avec 18L, il donne la possibilité de servir 144 verres, le Souverain avec 26L, le Primat contient 27L et pour les grandes soifs le Midas ou Melchiesedech qui renferme 30L de vin. Maintenant que vous connaissez les noms et les tailles, vous pourrez raconter en servant que le record mondial du plus gros contenant est détenu par Wang Chen Wine, en Chine du Nord. Elle mesure 4,5m de haut et contient 1850L de vin de glace, une spécialité des régions du nord-est du pays. Le record précédent était détenu par le restaurant Gasthaus zum Gupf, en Suisse. Fabriquée en Allemagne, elle renferme du vin blanc doux du Burgenland autrichien.

Comment retenir l’ordre des noms des bouteilles ?

Nous connaissons tous des phrases mnémotechniques pour se souvenir de l’ordre des planètes – des prépositions ou des présidents des Etats-Unis… Voilà celle pour mémoriser l’ordre des noms des bouteilles : « Pinaillage, car de bon matin je remarquais mal sa banalité naturelle » – Piccolo, Quart, Demi, Bouteille, Magnum, Jéroboam, Réhoboam, Mathusalem, Salmanazar, Balthazar, Nabuchodonosor. Cette phrase n’a en effet aucun sens mais elle permet de retenir l’ordre croissant de ces fioles. Il faut savoir que leurs noms sont tirés de l’Histoire – des noms de Rois d’Israël ou de Babylone ou de Rois Mages.

Des formats taillés pour la garde

Le choix de la demi-bouteille, peu protégée de l’oxydation, convient très bien pour une dégustation dès les toutes premières années du vin… à priori plutôt pour un tête à tête vu sa contenance. En revanche, les formats « magnum et plus » sont vivement recommandés dans une logique de vieillissement en cave. Plus le contenant est grand, plus la différence est importante entre le volume total de vin et la surface de vin soumise à l’oxydation de l’air dans le goulot, donc plus la capacité de conservation du vin sera accrue. Ainsi, les grands formats permettent à l’amateur d’oser s’offrir des millésimes légendaires ou bien de grandes années plus récentes, qui ne seront pas à boire avant longtemps.

Mieux vaut boire trop de bon vin qu’un petit peu de mauvais.

Georges Courteline

Primaires, secondaires, tertiaires… Quels sont les arômes du vin ?

Fruit rouge, tabac, chèvrefeuille, champignon… La liste est exhaustive sur les arômes que l’on peut sentir en dégustant un vin. Nous avons tous eu un rictus quand nous avons entendu un professionnel décrire un vin en public. Mais d’où viennent-ils ? Quels sont-ils ?

Le vin peut contenir un nombre incalculable de molécules aromatiques qui se dévoilent lentement au fil du temps. Le bouquet de parfums résulte d’une alchimie entre les composants. Le mot arôme est donc chargé de mystère et de poésie. Nous distinguons trois catégories d’arômes lors des dégustations : primaires, secondaires et tertiaires.

Les arômes primaires ou variétaux

L’origine de ceux là réside dans la matière végétale elle-même. Ils peuvent naitre de tous les éléments de la grappe de raisin. La rafle et les pépins possèdent un potentiel particulier, agréable ou non selon la manière dont le vigneron le laissera s’exprimer. Ils dépendent du type de cépage, du terroir sur lequel la vigne est implantée, ainsi que des méthodes de vinification. C’est ce qui permet à certains professionnels d’identifier un cépage à l’aveugle ou de le différencier d’un autre. Cela se traduit, dans le verre, par des notes florales – aubépine, acacia, chèvrefeuille, jasmin, rose, tilleul, lilas, jacinthe…, fruitées – ananas, pomme, fraise, framboise, citron, mangue, mûre, pêche, abricot…, végétaux – anis, thym, herbe, tisane, fougère, poivron, garrigue, laurier, foin coupé, buis, lierre, fenouil…, épicés – cannelle, poivre, muscade…, ou encore minéraux – pierre à fusil, pétrole, iode, craie, silex… Par exemple, le Gewurtztraminer, cépage fortement aromatique, sera réputé pour ses arômes de rose et de litchi. A l’inverse, d’autres cépages, comme le Riesling ou le Chardonnay, sont moins aromatiques et des terroirs différents donneront des expressions aromatiques distinctes.

Les arômes secondaires ou de fermentation

Ils sont produits par le travail des levures sur les moûts lors de certaines macérations et lors des fermentations alcoolique et malolactique. La fermentation étant une étape importante pendant laquelle les sucres se transforment en alcool. Ces arômes dépendent notamment du style de levures utilisé et des conditions de fermentation. Ils se déclinent en trois groupes bien distincts. Ceux dits fermentaires tels que les notes de mie de pain, de brioche, de levure ou de biscuit. Les lies, résidus de levures mortes, peuvent participer au caractère secondaire de vins laissés à leur contact pendant une période plus ou moins prolongée. Les lactés comme le beurre, le yaourt, le lait, bien sûr, ou le caramel, et les amyliques – bonbon anglais, vernis à ongles, banane, pomme verte, poire, ananas, kiwi.. Ce profil très fruité est stimulé par des fermentations à basse température de moûts très clairs et souvent à l’aide de levures sélectionnées permettant de favoriser certains profils aromatiques.

Les arômes tertiaires ou d’élevage

Ces derniers proviennent de l’élevage et du vieillissement. Que ce soit en cuves inox, béton ou en fûts de chêne, le vin développe de nouveaux arômes. Les arômes primaires que nous venons d’évoquer, vont s’atténuer progressivement dans le vin au bout de quelques années de garde. Le vin absorbant diverses quantités d’oxygène, il révèle différentes notes. Les fûts offrent des arômes boisés – cèdre, chêne, vanille, eucalyptus, brûlé, épicés – vanille, poivre, réglisse, cannelle et empyreumatiques – pain grillé, café, cacao, tabac, pain d’épices. Puis, une fois la mise en bouteille effectuée, une toute autre palette se découvre. Les vins rouges et blancs voient leurs notes fruitées évoluer. En rouge, les senteurs animales se dévoilent – cuir, gibier, fourrure, tout comme les végétales – champignon, truffe, sous-bois. En blanc, ce sont les fleurs séchées et les arômes dits chimiques – vernis, solvant qui se dégagent. Il est également possible de profiter de savoureux arômes de confiserie tels que le miel, le cake ou le pralin.

A vous de les reconnaître !

Soit les dégustateurs sont de grands poètes, soit les vignerons sont de grands sorciers !

Château Montlau – cinquante ans de passion

A ne pas confondre avec son homonyme à Saint Emilion – le Château Montlau se situe à Moulon. Il appartient depuis cinquante ans à Monsieur Armand Schuster de Ballwil, un Suisse. Un lien particulier s’est tissé avec ce château.

Cachée au bout d’un chemin en calcaire long de plus d’un kilomètre, la propriété commence à se dévoiler. Perché sur une colline, le château domine les villages de Moulon et de Saint Emilion. L’impression d’être coupé du monde extérieur nous envahi – de la nature à perte de vue. Les lourdes grilles qui permettent l’accès à la bâtisse principale ainsi qu’aux tours grincent à l’ouverture comme pour prévenir de l’arrivée de visiteurs.

Le voyage à travers les époques peut commencer. La tour du Général et la « petite tour » se font face dans la cour. L’architecture peut témoigner du passé militaire du lieu. Au milieu, se dresse fièrement un cèdre du Liban quatre fois centenaire. Inexplicable, une alchimie se dégage de ces vieilles pierres et nous emporte dans des sphères inconnues. Montlau baigne dans une atmosphère qui est la sienne.

« Montlau est devenu au fil du temps ma raison d’être »

« Est-ce la fougue de la jeunesse, le goût de l’aventure ou simplement de l’inconscience qui m’ont donnée la force d’ouvrir ce grand portail il y a cinquante ans ? Je n’ai toujours pas la réponse. Mon parcours est plus qu’atypique. Ma présence à Montlau est dû au hasard de la vie. Une vie plus que remplie. Certes il fallait du courage mais la portion d’inconscience était sans doute supérieure. Hors sujet il y a 50 ans. Le métier, la culture de la vigne, savoir faire parler son terroir à travers la dégustation du vin produit m’ont permis d’acquérir le bagage nécessaire pour naviguer dans ce milieu qui caractérise celui de Bordeaux » admet Armand Schuster de Ballwil. 2021 est une année importante pour la famille : cinquante ans plus tôt, accompagné de ses parents, Armand Schuster découvrait le domaine qui allait devenir son foyer ainsi que celui de sa femme Elisabeth et de ses trois enfants : Armand Junior, Frédéric-Guillaume et Axel.

Replongeons-nous quelques siècles en arrière pour en apprendre plus sur l’Histoire extrêmement riche du Château Montlau. « Les quatre terrasses, les objets trouvés et ce que les historiens nous ont laissé, nous confirme que Montlau est d’origine gallo-romaine. Depuis le 10e siècle avec sa Motte Féodale, nous avons les témoins écrits ou construits qui se succèdent et qui composent le château actuel. Certes, point stratégique dès le départ, il faut attacher son importance au domaine agricole ou viticole puisque les premières vignes sont apparues en 1473 ». Unique à l’époque, le grand plantier de Montlau permet de dire que Montlau est sans doute le plus ancien château viticole « organisé » du Bordelais. Propriétaire après propriétaire, ils apportent tous leur signature à l’embellissement du domaine.

« L’histoire, au combien riche, me fait incliner de respect pour les anciennes générations qui ont oeuvré au profit de ce domaine exceptionnel »

La balade peut reprendre en direction du jardin à la française. Nos pas s’avancent vers les terrasses – les parterres de fleurs à la Française. L’odeur des roses et des nombreuses fleurs présentes guident notre chemin et nous invitent à revenir dans un passé romantique et galant. « Durant ces années passées, la mise en valeur environnementale, aboutie par la création du jardin suspendu, développe un fleurissement exubérant non connu jusqu’alors. Préserver, maintenir, bâtir voilà trois sujets qui me paraissent significatifs pour le temps de ma présence à Montlau. »

En s’éloignant un peu de la bâtisse principale, le chemin nous mène dans les 16 hectares de vignes proche du chai. C’est là où tout se joue. La tradition viticole, à Montlau, vieille de plus de 500 ans, permet de proposer des crus de qualité. « La cinquantième récolte rentrée au Cuvier me fait penser aux années de découverte du métier, à la période où il a fallu trouver le juste milieu entre exploitation ancestrale et modernisme actuel. Les années m’ont permis d’acquérir une solide expérience professionnelle. Les tempêtes, les déceptions, le bonheur et la joie se côtoyaient au quotidien. L’esprit conservateur, lequel dirige les actions et les pensées, la soif de vouloir associer modernisme et tradition m’ont permis, à travers la création du Cuvier-musée, de prouver que tout renouveau repose sur les connaissances transmises de génération en génération sans oublier que seul un terroir d’exception permet au viticulteur de faire savoir parler son terroir ».

Huit vins sont produits sur la propriété : cinq rouges, un rosé, un blanc et un crémant (un vin blanc ou rosé mousseux). Vous trouverez celui qui ravira vos papilles lors de vos apéros ou de vos repas. N’hésitez pas à les contacter sur les réseaux sociaux Facebook – ainsi qu’Instagram Chateau_montlau.