La France compte actuellement 66 départements viticoles dont trois vignobles inscrits au patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco. Classée troisième producteur mondial de vin en volume derrière l’Italie et l’Espagne en 2021, le vin fait assurément partie de la culture française. Intéressons nous aux appellations qui découpent le vignoble bordelais. Un des plus grands et des plus emblématiques en France, il est une terre de diversité où l’on peut trouver des vins rouges, blancs, rosés, liquoreux ou encore effervescents dans une large gamme de prix. Connaissez-vous les nombreuses appellations présentes en Gironde ?
Comment s’y retrouver ?
La Gironde compte environ 117.000 hectares de vignes. Il faut distinguer les appellations génériques comme le Bordeaux ou le Bordeaux supérieur, des appellations géographiques plus précises : les sous-régions comme Médoc, Haut-Médoc ou Graves et les communales comme Pauillac, Margaux ou Saint-Emilion. Le vignoble bordelais est coupé en deux : la rive gauche allant du Médoc aux Graves. Elle est composée d’un sol graveleux, de relief inexistant, de 14 AOC. Elle connaît une dominante de cabernet sauvignon et les vins rouges y sont charpentés. Puis la rive droite allant de Blaye à l’Entre-deux-mers regroupant le Libournais. Le sol est argilo-calcaire. On peut y voir des vallons peu pentus, elle compte 46 AOC et le vin rouge y est plus souple.
Les vins de la Rive Gauche
Les vins qui y sont produits sont taillés pour la garde. Ce sont des vins qui ont besoin de temps pour exprimer tous leurs arômes. Jeunes, ils sont parfois trop boisés et tanniques mais au bout de 10 ans voire plus ils deviennent excellents.
Commençons par les Graves. C’est la seule région française qui doit son nom à son terroir : gravas en gascon désigne les graviers sur lesquels la vigne se développe. Une aide précieuse pour les vignerons : en été, ils captent la fraîcheur de la nuit pour la restituer la journée à la vigne et en hiver, ils captent la chaleur du soleil pour la donner aux pieds de vignes pendant la nuit. Dans cette appellation, on y trouve 75% de vins rouges et 25% de blancs sur 4 800 hectares. Les cépages les plus fréquemment utilisés sont pour les rouges : le cabernet sauvignon, le cabernet franc et le merlot et pour les blancs : le sauvignon blanc, le sémillon ainsi que la muscadelle. Elle compte 16 crus classés, un château peut être Grand Cru Classé blanc, rouge ou les deux. Aux portes de Bordeaux, l’appellation Pessac-Léognan concentre d’excellents terroirs pour le cabernet sauvignon qui s’exprime avec plus de souplesse que dans le Médoc par exemple. Les vins rouges jeunes (0-7 ans) offrent des arômes de groseille, violette et mûre tandis que des vins plus matures (8-15 ans) dévoilent des arômes de truffes, réglisse et cuir. Concernant les vins blancs, un jeune (0-3 ans) aura des arômes de pomme verte, citron et miel d’acacia alors que sur un blanc mature (3-10 ans) on trouvera des arômes de noisette, poire et vanille.
Continuons avec les Sauternes. Très connu pour ses vins blancs, cette appellation compte plus de 1 850 hectares. Les cépages les plus répandus sont le sémillon, le sauvignon et la muscadelle. L’oxymore la plus connu est la « Pourriture Noble». A l’automne, lorsque les eaux de la Garonne et du Ciron se rencontrent, un phénomène de condensation se forme et des brouillards recouvrent la vigne. Ils favorisent le développement d’un champignon : le botrytis cinerea. Il dessèche le grain qui se confit au soleil. Cette manifestation offre aux liquoreux une typicité unique. Les vendanges se déroulent en général en octobre pour que chaque grain de raisin soit concentré en sucre et pauvre en eau. Le ramassage étant très pointilleux et les rendements faibles, cela explique le prix élevé des bouteilles. L’appellation compte 27 crus classés. Les arômes des liquoreux évoluent avec le temps : à 5 ans, on sentira des arômes de fleurs d’acacia, de citron, de pêche rôtie et de mangue. A 10 ans, ce sera des arômes d’abricot sec, de figue, de pomme, de poire et de miel. Pour finir, à 20 ans, on aura à la dégustation des arômes de caramel, d’orange confite, de noisette et de cannelle.
Pour finir sur la rive gauche, remontons dans le Médoc. Ses 16 500 hectares de vignes se partagent un petit territoire long de 25 km et large de moins de 10 km. Cette bande de terre est un incontournable pour les amateurs de vins rouges. Saint-Estèphe, Pauillac, Margaux, Saint-Julien… autant de noms qui éveillent l’intérêt des connaisseurs. Le Médoc requiert un grand nombre de conditions pour faire du vin : il y fait chaud, humide et le vent fait circuler l’air. Pour l’exposition universelle de Paris en 1855, sous Napoléon III, un classement des meilleurs châteaux fût établi avec cinq niveaux : de « Premier Cru » à « Cinquième Cru ». Soixante châteaux bénéficient de cette distinction. Dans cette appellation, on y retrouve plusieurs cépages rouges : cabernet sauvignon, merlot, cabernet franc et petit verdot.
Vous trouverez l’épisode 2 Sur la route des vins mardi prochain !
Quand le vin est tiré, il faut le boire, surtout s’il est bon.
Marcel Pagnol
Tu excellentes ma chérie. Tes écrits sont limpides, éducatifs, pédagogiques, instructifs et invitent aux plaisirs de la dégustation. Je suis fier de toi. Bravo
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